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Des nouvelles des enfants et des familles

Résilience: Parcours de mères – R.

Je suis maman de deux filles de 8 ans et 3 ans et demi, originaire de l’Algérie.

Nous sommes arrivés il y a 5 ans au Québec, pour un meilleur avenir pour nos enfants.

Au début, c’était difficile d’intégrer ma fille car elle était un peu « différente » et je ne voulais pas trop l’accepter. Nous avons essayé 4 garderies, ça a été un chemin compliqué. Au début, vous ne connaissez pas les chemins d’accès ni à quelle porte frapper, on ne savait même pas que nous devions inscrire notre enfant sur le site La place 0-5 ans. L’éducatrice n’a plus voulu accueillir ma fille quand ils ont constaté les difficultés de mon enfant. Premier choc de mon parcours. J’étais vraiment abattue et déprimée.

Maintenant 5 ans après, je suis à l’aise ici, je me fais respecter et j’adopte la bonne attitude. La persévérance et la résilience sont mes principales forces pour avancer.

 

Je ne savais même pas par quoi commencer, j’étais mélangée. Une connaissance nous a dit qu’il fallait commencer par aller à l’accueil psychosocial du CLSC. Nous avons été accueillis par une travailleuse sociale bienveillante, qui nous a tout de suite prévenus que le chemin ne serait pas facile et que les services sont restreints. Nous avons attendu 6 mois avant d’être convoqués pour l’évaluation, mais nous avions eu une pré évaluation au bout de 2-3 mois. J’ai été proactive, si tu ne demandes pas, personne ne va t’appeler…j’ai bien appris ça !

J’ai été reçue pour la pré-évaluation par des gens qui étaient comme des anges, très ouverts et à l’écoute…j’ai beaucoup pleuré, parlé… Il faut attendre l’évaluation finale à Ste Justine à la Clinique du développement pour avoir le diagnostic et donc aller chez un pédiatre pour avoir la référence.

Nous avons obtenu une référence pour Ste Justine et nous nous sommes déplacés pour la remettre. Le système de santé ici, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter.

Jusqu’à la dernière heure avant le diagnostic, j’avais un grand espoir que ma fille ne soit pas atteinte de quoique ce soit. Mais avec les ateliers du CLSC et le suivi à la Maison de l’enfance, je commençais à accepter l’idée. Je me sentais préparée, un peu comme une petite psychothérapie.

J’ai cru qu’une fois que ma fille allait avoir un diagnostic, elle allait être prise en charge, entourée par des intervenants. Mais j’ai découvert rapidement que c’est le parent qui doit se débrouiller et mettre en place les outils que les intervenants suggèrent. Ça ne marche pas avec une baguette magique, tu dois travailler sans relâche chaque jour et c’est le parent qui fait ça au quotidien à domicile.

Nous sommes allés directement à Ste Justine pour parler de notre situation car notre enfant ne fréquentait pas la garderie. Moi j’étais en début de grossesse et la personne nous a donné le contact de l’infirmier coordonnateur qui classe les dossiers. J’étais très affectée, j’ai décrit toute ma souffrance, je l’ai appelé 2 ou 3 fois, et après un mois il m’a donné une place pour l’évaluation.

Après avoir reçu le diagnostic de l’autisme, on a reçu le service en psychoéducation rapidement mais pour l’orthophonie c’était 6 mois et l’ergothérapie c’était un an après. J’aurais souhaité que les services soient en continu pour mieux nous guider. Je me sentais perdue.

Le temps pressait, ma fille allait bientôt à l’école.

Avant j’étais une personne timide réservée qui ne confrontait pas les choses mais avec l’expérience de ma fille ça m’a changée. J’ai appris à reconnaître mes droits surtout en tant qu’immigrée, je me suis rapprochée de la législation d’ici car c’est différent de chez nous.

C’est grâce à l’équipe de la Maison de l’enfance que je suis dans cet état d’esprit maintenant.

Le rôle de la maman est exceptionnel, je pense même maintenant à me tourner vers l’éducation spécialisée

Mon premier intérêt, c’est de voir ma fille épanouie et indépendante même adulte,

Il ne faut pas lâcher, se faire confiance et faire confiance aux intervenants.

 

 

Ce projet a été réalisé grâce à la contribution financière de la Ville de Montréal et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

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