Carole Robineau – Directrice adjointe
« À la base, j’étais éducatrice ici. Je m’occupais des ateliers et des camps, puis je suis tombée enceinte, donc je suis partie en retrait préventif. Quand on m’a proposé le poste de directrice adjointe à mon retour, je voulais rester proche des familles et des enfants, parce qu’en gestion-coordination, on peut très vite perdre de vue la réalité du terrain et des personnes.
Ici, je suis en lien avec les familles, l’équipe et la direction afin d’offrir une continuité de services et d’accompagnements. Je m’assure que ça ait un sens et que ce sens soit toujours au service des enfants et des familles, tout en prenant soin des gens qui travaillent auprès d’eux.
Pour moi, le rythme est très important en pédiatrie sociale : qu’est-ce qui est prioritaire pour les familles? Ce n’est pas juste un plan d’action, on va aussi s’attarder à discuter des rêves, des projets, du parcours, à comprendre les personnes. En prenant le temps de le faire, certes, on n’avance pas comme on voudrait sur d’autres points, mais on gagne beaucoup en termes de lien de confiance, et cela facilite grandement la relation.
Ce qui me touche beaucoup dans mon travail, c’est la force des témoignages des familles, surtout des femmes, et de leur résilience par rapport à leur chemin de vie. Elles nous disent souvent : » merci, c’est grâce à vous! « , mais pas du tout. On leur permet simplement de s’arrêter, se déposer et de repartir avec les forces qu’elles ont déjà en elles. Ici, les parents qu’on accueille sont, pour la plupart, des gens qui viennent d’arriver au pays, avec comme projet de donner une vie meilleure à leurs enfants. Comment fait-on, dans une société où on apprend encore à comprendre les codes? Il leur faut un lieu d’ancrage et une communauté. C’est ça la Maison de l’enfance et le Centre de pédiatrie sociale, une communauté qui se recrée. Ça commence par un accueil, un sourire, un regard bienveillant, juste proposer un verre d’eau, un café ou demander comment ça va aujourd’hui.
Je pense que les enfants ont quelque chose à nous apprendre à nous les adultes. Ils ont cette innocence, cette candeur, cette simplicité de vie qui est belle et merveilleuse. Ils profitent du moment présent, une chose que nous les adultes oublions trop souvent. »
– Carole Robineau, directrice adjointe du Centre de pédiatrie sociale de Saint-Laurent ????
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