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Des nouvelles des enfants et des familles

Gwenaëlle Fritiau – Accompagnatrice en périnatalité

« Initialement, je voulais être enseignante au primaire, j’ai donc fait un bac en Sciences du langage afin d’entrer à l’école de formation des maitres et des maitresses d’école de France.

J’avais ce désir de faire changer les choses, et je me suis rendu compte qu’être maitresse d’école n’était finalement pas la posture qui me convenait. C’est mon enseignante au primaire chez qui j’ai fait un stage d’observation qui m’a ouvert sur la possibilité de travailler avec les jeunes enfants dans un cadre plus social. Je suis donc partie faire mes études en éducation à l’enfance, et ça a été une révélation.

Originaire de la région de Paris, j’étais déjà venue en vacances au Québec en 2006. Je suis tombée en amour à l’époque avec la manière agréable et respectueuse qu’avaient les gens d’être en relation. J’ai travaillé en garderie quand je suis revenue pour y vivre. C’était tout de suite très différent comme réalité. Je sortais d’une formation où j’avais appris à adapter l’environnement aux besoins de l’enfant et là, d’un seul coup, j’avais l’impression que c’était l’inverse, qu’on demandait à l’enfant de rentrer dans le moule et de s’adapter à son environnement.

Quand j’étais enceinte de ma première fille, j’ai eu la chance d’être suivie par des sages-femmes. C’était pour moi une nouvelle façon de voir l’accompagnement à la naissance et l’accueil d’un bébé. La sage-femme, elle accompagne la mère dans sa globalité, avec le conjoint ou la conjointe, la fratrie, la famille et elle prend toute l’histoire du bébé en considération. On entend souvent que ton médecin tu l’attends une heure et tu le vois 5 minutes, alors que ta sage-femme tu l’attends 5 minutes et tu la vois une heure.

C’est important pour moi qu’une femme soit en pleine possession de ses moyens, qu’elle puisse faire des choix dans la façon dont sa grossesse et son accouchement vont se dérouler. C’est ce que j’avais envie d’offrir moi aussi, c’est pourquoi je me suis dirigée vers le métier d’accompagnante à la naissance, qui est tout de même différent de celui de sage-femme.

Mon rôle au Centre de pédiatrie sociale de Saint-Laurent consiste à accompagner les femmes avant la naissance de leur bébé, entre autres par l’entremise des ateliers Maternité-Vitalité, où je fais de l’accompagnement en groupe. Je vois aujourd’hui mon travail comme une façon d’outiller et d’informer les femmes de façon à ce qu’elles fassent des choix qui leur correspondent par rapport à leur grossesse et leur accouchement. Je les soutiens dans la préparation de la naissance du bébé, je m’adapte à leurs besoins individuels et je les éclaire sur des questions d’ordre physiologiques, hormonales, émotionnelles. Pour certaines femmes migrantes, cela consiste aussi à expliquer à quoi ressemble un accouchement à l’hôpital au Québec et à les orienter à travers les services sociaux ou de santé québécois.

Ce qui me touche dans mon travail, c’est de voir les mamans s’approprier l’espace durant les ateliers. Moi, ce n’est pas que je m’efface, mais je parle assez peu, j’oriente la discussion. L’idée c’est qu’elles puissent déposer maintenant ce qui va prendre moins de place au moment de la naissance de leur bébé. De mon côté, ça me touche qu’on puisse leur offrir un espace sécuritaire où elles peuvent échanger et se supporter entre elles, sans avoir la peur d’être jugées.

Je ne fais pas ça pour la reconnaissance, donc quand je reçois des remerciements ou des compliments, j’ai toujours le réflexe de me dire  » Oui, mais je suis payée pour faire ça « , puis je me dis  » Wow, mais en fait je suis payée pour faire quelque chose qui me passionne « , et je pense que c’est la première fois dans ma vie que ça arrive. »

– Gwenaëlle Fritiau, accompagnante en périnatalité & éducatrice de jeunes enfants au Centre de pédiatrie sociale de Saint-Laurent ????

#HumansOfCPSS

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