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Des nouvelles des enfants et des familles

Résilience: Parcours de mères – Mireille

Je suis maman de deux enfants de 4 ans et 7 ans, née en Haïti, mariée et séparée. J’étais infirmière pédiatrique là-bas.

Nous sommes arrivés en mars 2020. J’ai décidé de venir pour mon enfant qui est autiste. Là-bas, il n’y a pas de soins pour lui et en Haïti on pense que ce sont des choses maléfiques qui lui arrivent.

Je suis arrivée dans un temps difficile, à cause de la COVID, les choses sont compliquées.

Je suis restée 5 mois à Laval sans connaître les organismes.

Ensuite je suis arrivée à St Laurent chez une amie arrivée en même temps que moi au Québec. C’est elle qui m’a indiqué que la Maison de l’enfance existait.  Grâce à la Maison de l’enfance, je me sens moins stressée.

J’ai mon propre appartement depuis deux mois. Après neuf mois, j’ai l’impression de commencer à refaire surface et respirer un peu. Je commence à mieux vivre à Montréal même si maintenant je ne fais pas encore face à l’hiver. Je vais quand même le faire, je suis venue pour vivre à Montréal donc je dois faire tout ce qu’il faut.

Je puise ma force en regardant mon fils… je me suis séparée à cause de la situation. Je reste optimiste. Je vois déjà que mon fils commence à bien grandir ici en quelques mois. Ma foi m’aide beaucoup aussi.

 

On a fait une première évaluation en Haïti et après on a été aux E-U pour une deuxième pour confirmer, les deux ont révélé qu’il était autiste.

Je me préparais psychologiquement, je voyais des documentaires sur Internet et ça ressemblait beaucoup à mon enfant…C’est comme si j’avais eu le diagnostic avant que le psychologue me l’annonce. Je n’ai donc pas été si surprise que ça.

Je m’encourage car en travaillant à l’hôpital je voyais des enfants qui avaient des diagnostics plus lourds que ça et qui mourraient. Je relativise car mon enfant, lui, avait un diagnostic avec lequel il pouvait vivre sans souffrir physiquement.  Lui, il joue il saute.

 

J’ai été bien accompagnée par l’intervenante de la Maison de l’enfance. À l’accueil psychosocial, la TS du CLSC a recueilli des infos et j’ai eu rendez-vous. Ils ont reconnu l’évaluation de mon fils donc on pouvait demander des services ensuite. Quelqu’un d’autre allait m’appeler pour me parler de cela. J’ai reçu une lettre en septembre 2020 pour me dire que j’étais en attente au CLSC jusqu’en août 2021.

Quand j’ai lu la lettre, j’ai perdu espoir en voyant qu’il y avait un an d’attente. Je suis venue au Québec avec mon fils qui a besoin donc je n’ai pas le choix, j’attends.

En attendant les services, le quotidien n’est pas facile…Quand je vais au magasin avec mon fils, il a l’habitude de rouler par terre, c’est difficile de voir le regard des gens qui ne le comprennent pas, qui pensent que c’est un enfant mal éduqué. En plus, il a l’habitude aussi de bondir sur les gens donc en période de COVID, c’est encore plus délicat. Dans les transports en commun aussi, je suis un peu gênée.

Mais je ne repartirai jamais dans mon pays ! Je sais que je trouverai des soins pour mon fils. Il a déjà fait de beaux progrès grâce aux ateliers de la Maison de l’Enfance.

Ce qui me rend le plus fière…Mes deux enfants.

Mireille

Ce projet a été réalisé grâce à la contribution financière de la Ville de Montréal et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

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