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Des nouvelles des enfants et des familles

Résilience: Parcours de mères – Houaria

Je suis maman de 4 enfants, née en Algérie. J’ai fait des études en énergie hydraulique à l’université.

Je suis arrivée au Canada en 2004, mon mari est arrivé en 2002. J’ai tout de suite fait les cours de francisation pour être autonome dans un pays que je ne connais pas. J’ai fait un cours de pâtisserie à Longueuil grâce à Emploi Québec, j’étais fière de finir la formation après un an et demi.

Heureusement quand je suis arrivée chez moi ici, mon mari avait trouvé un bel appartement bien équipé donc le premier choc était déjà parti. J’avais une voisine québécoise qui a été mon premier contact ici.

Mon mari m’a tout de suite acheté une carte OPUS pour que j’apprenne à me déplacer dans Montréal et chaque jour, il me donnait une adresse très loin et me lançait le défi de m’y rendre en me montrant Google Maps! On a fait ça pendant un mois !

Je n’avais jamais vu la neige et j’ai aimé ça. Je me sens montréalaise à quelques petites choses près…certains mots de vocabulaire m’échappent encore !

Dès le début, j’ai décidé de vivre une autre vie donc je dois accepter tout ce qui est devant parce que j’ai pris ma décision.

Au bout de 16 ans, je commence même à oublier certaines choses de mon pays, quand j’y retourne j’ai déjà hâte de revenir ici chez moi à Montréal.

 

Quand mon enfant avait 18 mois, il ne disait ni papa ni maman. J’avais comme une boule au fond de moi. Avec mon mari, on savait à 1000 % qu’il y avait quelque chose mais on voulait que ce soit le médecin qui nous le nomme.

Alors j’ai appelé beaucoup à Ste Justine après avoir donné ma référence du pédiatre. On m’a conseillé de faire des choses avec mon enfant et de ne pas juste attendre l’évaluation.

En parallèle, la garderie de mon enfant allait fermer et l’éducatrice m’a conseillé de venir à la Maison de L’enfance pour la stimulation. Une intervenante de la Maison de l’enfance a aussi appelé pour soutenir la référence à Ste Justine et donner ses observations. Deux ou trois semaines après, on m’a appelé pour l’évaluation.

On attendait depuis 8 mois. La boule au fond de nous grandissait.

On a reçu le diagnostic le jour même de l’évaluation. Notre enfant était autiste. On a beaucoup pleuré mais on était soulagés de savoir enfin ce qu’il avait.

A Ste Justine, on a retrouvé les mêmes personnes qui avaient suivi nos autres enfants (qui ont également des besoins particuliers), c’était rassurant. Mais après le diagnostic, je ne savais pas quoi faire ensuite.

J’étais perdue dans les demandes que je devais faire entre CRDI, éducation spécialisée au CLSC etc. On me disait que j’allais avoir des services à la maison mais ça ne venait pas et je ne savais pas c’était quoi.

L’intervenante de la Maison de l’enfance a trouvé les bons mots. C’est comme si on m’avait traduit ce qu’on allait me dire au CLSC. Une fois que j’avais rdv avec une TS, j’étais mieux préparée et je savais ce que je devais demander. Grâce à la Maison de l’enfance, j’ai appris à définir ce que j’avais le droit de demander. Ça m’a facilité l’attente des services.

Après quand l’éducatrice du CRDI est venue, elle nous a bien expliqué le processus et son rôle.

Il s’est passé 3-4 mois entre l’évaluation et l’obtention de services.

 

J’ai même écrit à la directrice du YMCA pour demander si je pouvais venir avec mon enfant autiste sans que ça crée de problèmes et qu’on vienne me voir en me disant ton enfant crie trop…On m’a dit que ça ne posait pas de problème du moment que je restais avec.

L’école ici est très chouette. Chaque année avec l’enseignant il y a un beau partenariat et ça enlève un poids sur mes épaules. On est chanceux d’être dans cette école. Mais on continue de travailler tous ensemble, il faut collaborer avec les gens qui donnent de l’importance à votre enfant.

 

Même si je me sens fatiguée parfois, je suis fière de ce que je donne à mes enfants. Pour me remonter le moral, je fais des bilans du chemin parcouru dans ma tête.

Ce qui m’a donné la force c’est d’être positive.

Ma job, c’est de faire grandir mes enfants du mieux que je peux. Je verrai plus tard pour aider la société comme on m’a aidé !

Houaria

 

Ce projet a été réalisé grâce à la contribution financière de la Ville de Montréal et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

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